RESTLESS CHILD
Si vous nous suiviez déjà à l’époque de VIDA Skate, vous avez déjà entendu parlé d’un certain Antoine Bunel, skater, réalisateur et contributeur itinérant pour la gang Chillax…
Et bien sachez ce cher Antoine, tout fraîchement diplômé de son école supérieure d’arts audiovisuelles parisienne, se lance désormais à l’assaut du monde, caméra et skateboard à la main. Après avoir pas mal bourlingué du côté du Portugal cet été, le jeune est revenu dans nos contrées, pour finir quelques projets et bosser sur de nouveaux. Parmi ses œuvres de l’année 2016, que vous pouvez voir sur sa chaîne Youtube, Antoine a particulièrement planché sur un court métrage, dénommé à bon escient « RESTLESS CHILD ».
THE RESTLESS CHILD
Focalisée sur le portrait d’un certain Julien Malguy, skateur chevronné au pop hallucinant, l’oeuvre nous plonge dans les méandres du skate à la sauce parisienne, avec comme toile de fond une réflexion introspective sur le sens donné par le skater au monde qui l’entoure. A cheval entre une vidéo de skate « classique » et un docu à portée psychologique, RESTLESS CHILD propose un aperçu rafraîchissant d’une thématique déjà bien usité : « bonjour je fais du skate parce que je suis différent ». Après avoir accompagné Julien et Antoine en mission sur le terrain, on peut vous confirmer que ces deux là non pas chômés pour rendre cet édit particulièrement saisissant.
Même si les images se suffissent souvent pour tout expliquer, on a quand même profité de la sortie de ce court métrage pour poser quelques questions à Antoine, dont la lourde tache vu de retranscrire cette émotion que nous avons tous beaucoup de mal à expliquer aux non-initiés.
Chillax : Pourquoi avoir choisi de traiter de la relation entre l’hyperactivité et le skate ?
Antoine Bunel : J’ai choisi de réaliser ce projet car j’aime raconter des histoires, notamment quand elles sont authentiques. J’apprécie énormément les vidéos de skate que je consomme quotidiennement. Ce qui me fait kiffer c’est d’en savoir plus sur les riders comme peut le faire Patrick O’Dell avec Epicly Later’d par exemple. Connaissant Julien depuis quelques années j’ai de suite eu envie d’en savoir plus sur lui. Je l’ai donc suivi durant 6 mois chez lui à la Défense et dans ses voyages en France. Il correspondait parfaitement à ce dont je recherchais et j’ai compris qu’il y avait derrière les apparences, une vie bien remplie et surtout différentes de la plupart des personnes que j’ai pu rencontrées.
A vrai dire, lorsque je me suis lancé dans le projet, je ne pensais pas traiter « le sujet de l’hyperactivité ». Je connaissais Julien comme le type sympa avec qui tu partages des sessions où je l’ai vu défoncer les spots durant des heures et dans tous les sens, jusqu’à l’épuisement. J’ai trouvé ça génial de pouvoir échanger librement avec lui sans que ça ne lui pose de problème. Je crois qu’inconsciemment on se libérait de nos ennuis et de nos difficultés lorsqu’on échangeait sur le sujet tout en skatant. Lors du passage du flip back il l’explique lui-même, on ne sait pas d’où vient cet acharnement, mais une fois que tu mets ton tricks, t’es libéré. Je crois qu’il fait du skate non seulement parce qu’il aime ça, mais aussi parce qu’il en a besoin. Et c’est l’aspect de l’addiction qui devient intéressant car elle est source de vice. On comprend dans le portrait que si le mec ne parvient pas a avoir sa dose, il vrille. Je pense qu’on est pas mal à partager ça. Et ça n’est pas valable que pour les skaters.
Je suis persuadé que le skate est l’une des meilleures façons de s’exorciser, et surtout de rester vrai face au théâtre télévisuel, médiatique, gouvernemental et j’en passe. C’est juste un outil comme beaucoup d’autres qui permet de se focaliser et de persévérer sur un objectif que toi seul connait.
Paradoxalement, la chose qui pour moi reste le plus réel c’est bien la connerie, et le skateboard est le bon copain pour ça.
Chillax : Combien de temps ça vous a pris pour réaliser ce court métrage ?
Afin de mener à bien le projet j’ai du suivre Julien au quotidien par périodes entrecoupées de breaks fréquents car il a tendance a donner le maximum de sa personne quand je suis derrière la camera. J’ai donc préféré « aérer » les visites chez lui afin de shooter dans de bonnes conditions. Je n’ai jamais souhaité aller vite ou shooter sous pression. Je crois qu’on peut percevoir la tension naturelle qui rôde à la Défense et à Paris, donc rester derrière la cam et laisser la vie suivre son court me semble être une option adéquate dans ce genre de situation. Je crois que le temps réserve pas mal de surprise lorsque l’on se l’octroie.
Chillax : quelle a été la réaction du public et des média concernés par la planche à roulettes face à ce projet ?
Par surprise j’ai des retours critiques constructifs, ça fait plaisir et c’est encourageant. Je crois que c’est ça l’intérêt principal afin d’évoluer et de faire mieux sur les prochains projets. La bande a été envoyée à des personnes d’horizons et cultures différentes donc les avis sont hétéroclites. Ça rappelle que les champ des possibles sont illimités dans le montage et la réalisation d’une vidéo.
Sinon je ne suis pas persuadé que ça intéresse les médias de skate étant donné que ça a une autre portée, c’est pas aussi divertissant qu’une vidéo de skate « core ». C’est aussi parce qu’on est loin des standards actuels du genre : vidéo courte, shootée à la VX, skater stylé/reconnu, tricks à la mode, etc. Ce n’est pas ce que je recherche. Je tourne en HD et c’est hyper contraignant, mais ça apporte une autre dimension.
Chillax : d’autres édits dans les tuyaux pour les mois à venir ?
Ouais, je viens de rentrer d’une semaine de trip dans le nord : Lille, Belgique, Rotterdam et on peut dire qu’elle fût forte en humour, skate et pinte ! Un petit édit est en cours et devrait voir le jour bientôt.
Sinon d’autres projets sont en cours de lancement, mais cette fois ci loin du skateboard. J’aimerai toucher à différents genres : mode, clip musical, documentaires etc…
Et voici la vidéo ! Enjoy.
Rédacteur en chef