La p’tite vidéo du vendredi: la Saga ‘PLAN B Skateboards’
En dépit de sa qualité HD et de son gros casting, la dernière vidéo PLAN B Skateboards « TRUE » n’a pas fait que des heureux…
Et oui, vous n’avez qu’à lire la dernière chronique signée A Propos pour vous en convaincre:
les absences mystérieuses de PJ Ladd, Colin Mckay et Danny Way, les styles un peu trop stéréotypés de Chris Joslin, Scott Decenzo et Trevor McClung, la part un peu juste de Pat Duffy (bon on est pas non plus tout à fait d’accord avec cet argument), etc, etc.
Bref, même si le niveau de skate déployé est indéniablement super impressionnant, tous les « anciens » s’accorderont sur le fait que PLAN B, c’était quand même mieux avant.
Mais c’était quoi, avant, au juste ?
Car à moins d’avoir débuté le skate au début des années 90, il y a de fortes chances que vous ne connaissiez PLAN B que depuis son retour sur le devant de la scène en 2005.
Mais avant ça, la marque au big « B » a connu un premier âge d’or, qui a largement marqué l’esprit du skate tel que nous le connaissons aujourd’hui.
Tout a débuté au cours de l’année 1991: Mike Ternaski décide de lancer sa propre marque, avec au casting des jeunes à l’avenir plus que prometteur. Danny Way, Mike Carroll, Rick Howard et autres Sean Sheffey se joignent en effet à l’initiative, ayant été quelque peu désabusés par leur passage chez World Industries. Rodney Mullen, Colin McKay, Sal Barbier, Pat Duffy et consorts seront par la suite vite intégrés au team, au point que PLAN B devienne un véritable élément de comparaison dans le milieu.
Mais alors que la période « big pants small wheels » bat son plein, Mike Ternaski décède tragiquement dans un accident de voiture en 1994, laissant la compagnie orpheline de son fondateur. Colin McKay et Danny Way reprennent alors la main tant bien que mal jusqu’en 1997, date où la marque se retire « temporairement » du marché.
Mais alors, qui a t-il de si terrible au sujet de PLAN B, version 90′ ?
Et bien la vision de la marque déjà, qui représentait pour beaucoup l’espoir d’une industrie tenue et entretenue par les pratiquants eux-mêmes, dans une réelle perspective CORE SKATE. Moins de big money, le business plan était de ramener le skater au centre des attentions, en essayant de rester le plus coller possible à la réalité de la rue.
Cela se traduisit bien sûr par les produits et les graphiques, représentant bien l’environnement culturel de l’époque. Mais au delà de ça, le vrai « shock » apporté par PLAN B réside dans la pratique même du skateboard, avec de vraies avancées autant au niveau technique qu’au niveau du style, au point que que l’on pourrait qualifier cette période de tournant dans l’histoire de la planche à roulettes. Certes, d’autres compagnies contribuèrent aussi à l’avènement du street, mais PLAN B a mené cette évolution vers des sphères inenvisageables à l’époque, avec notamment des team vidéos d’anthologie.
Et c’est là justement que réside la vraie force de cette marque, avec une capacité à produire des vidéos presque traumatisantes pour toute une génération de skaters:
« The Questionable Video » en 1992, « Virtual Reality » en 1993, « Second Hand Smoke » en 1994, et enfin « The Revolution » en 1997. Pratiquement tous les ans, une vidéo PLAN B venait redimensionner les possibilités du skate, bien aidée par un team de choix. (Re)lisez l’interview de Pat Duffy sur Jenkem pour vous en rendre compte par vous-même.
Bref, même s’il peut être difficile pour les jeunes générations d’apprécier le caractère révolutionnaire de ces vieilles vidéos VHS, imaginez vous simplement qu’à l’époque, il s’agissait là des seules possibilités existantes pour voir de nouvelles choses, en dehors de ce qu’il se passait dans la rue.
Et c’est d’ailleurs aussi pourquoi les anciens ont été déçus par « TRUE », car il manque à cette vidéo le caractère réellement novateur auquel nous avions été habitués. Peut être que cela reviendra-t-il, ou non. Dans tous les cas, prenez le temps de (re)mater les premières vidéo PLAN B, qui a elles seules vous feront comprendre d’où vient le street skateboard tel que nous le connaissons aujourd’hui.
Royep
Rédacteur en chef
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