Avant Première « Nike sb Chronicles Vol. III » Paris : report + photos
Photos : Vanessa Gonzalez
En cette fin d’année, on peut dire que les vidéos de skate pleuvent de manière quasi discontinue. A croire que le niveau évolue tellement vite qu’il est impératif de produire de nouveaux édits, sans quoi tout sera très vite dépassé et bon pour la poubelle.
Les films en question ne sont bien entendu pas tous du même acabit, avec des documentaires, des vidéos de performance, des édits à scénarii, etc. Mais à l’heure où une compilation de clips instagram équivaut à une part en bonne et due forme, il est plutôt courageux de se lancer dans un projet vidéo sur plusieurs années.
En fait, tout tient dans le concept que l’on souhaite distiller. Certains optent pour un style presque ethnographique, comme par exemple le très bon « From Dirt to Dust », signé Carhartt. D’autres choisissent de produire des films sous un format plus classique, comme au temps où les VHS et DVD tournaient encore en boucle dans les shops. Dans ce registre on peut compter les dernières productions européennes Magenta, Isle ou Antiz, que l’on attendait d’ailleurs depuis un sacré bout de temps. Bref, ça se bouscule au portillon pour nous séduire, et la différence se fait parfois plus sur les écarts de moyens que sur la qualité du concept présenté.
Nike sb nous l’a d’ailleurs rappelé avec l’avant-première parisienne de son dernier film, « Nike sb Chronicles vol. III« .
Organisée en grande pompe dans une immense bâtisse dont le coût de location doit avoisiner les 10K€/soirée, cet événement fort attendu aurait pu être un sacré raté : déjà le fait de devoir s’inscrire à l’avance pour mater une vidéo, ce n’est pas du goût de tout le monde. Mais en plus quand la vidéo en question est disponible sur les internets le matin même, on aurait pu s’attendre à une baisse d’engouement populaire autour d’un film certainement déjà vu. S’était bien sûr sans compter sur le goût prononcé des skaters parisiens pour ce genre d’événement où bières et nourritures gratis coulent généralement à flos.
Côté organisation, cette avant première était somme toute assez classique, avec showroom et expo photos / vidéos autour des 3 premiers opus. Par contre, on s’attendait à voir en vedettes les riders Nike SB France, mais il n’en a rien été.
Sinon que dire sur la vidéo ?
Et bien, on peut vous confirmer qu’à la fin de la projection, les avis des uns et des autres étaient assez divergents. Beaucoup ont par exemple regretté une fin de vidéo un peu rapide, laissant un sentiment d’inachevé, à la limite de la frustration. Et c’est vrai qu’avec un tel casting, on pouvait être en droit d’espérer une vidéo un peu moins classique. Pourtant, on ne pourra pas dire que les riders ne se sont pas donnés, à l’image de la dernière part tonitruante de Karsten Kleppan : le norvégien ride tellement vite et fort, que l’on se demande parfois si tout ça n’est pas truqué. Son dernier tricks est d’ailleurs digne d’une vidéo de snowboard. De son côté Cory Kennedy donne la preuve qu’il n’est pas là que pour sourire et faire l’idiot, avec notamment un combo nose bumb nose manny nollie tre parfaitement exécuté.
Lance Montaine est aussi au rendez-vous, avec même des tricks en street ce qui est plutôt inattendu ! Bon, le sieur est clairement plus à son aise dans une pool, mais le clin d’oeil en aura fait marrer plus d’un dans l’assistance. Trevor Colden a quant à lui une part très solide mais un peu fade, ce qui est certainement dû a une exécution plutôt pauvre en émotion. En revanche, la section d’Eric Koston en est le parfait opposé : le mec n’a plus rien à prouver et prend du plaisir avec un skate à sa façon, tout en se payant le luxe de placer un NBD final de toute beauté. Les autres OG de la marque (Brian Anderson, Omar Salazar) ont aussi bien assuré le show au côté de la nouvelle garde, incarnée par Blake Carpenter et Kevin Bradley. A noter aussi l’apparition remarqué de leur dernière recru, un certain Guy Mariano, qui pose un combo bien de chez lui.
Dans l’ensemble, on peut s’accorder sur le fait que cette vidéo est plutôt prolifique et bien montée, mais qu’elle manque de ce supplément d’âme dont nous raffolons tous. Les parts s’enchaînent avec de nombreux tricks incroyables, mais on a quand même eu parfois l’impression d’assister à un défilé de sections mises bout à bout, sans réelle harmonie commune. Peut-être les impératifs de diffusion n’ont pas permis de développer un concept bien à part ? Qui sait. Dans tous les cas, on vous invite quand même à la regarder dès que possible sur itunes ou ailleurs sur le web !
Rédacteur en chef