All aboard, un 45 minutes avec: Gnarly Skateboards
Pour pouvoir skater, on a besoin d’une board. Souvent, parce que l’on entend toujours les noms des grosses compagnies américaines, on se tourne précisément vers ces marques-là une fois rendus en magasin. Il y a pourtant grand nombre de plus petites compagnies locales qui souhaitent se faire connaître. C’est exactement pourquoi j’ai lancé l’idée suivante aux gars de VIDA Skate: pourquoi ne pas faire une série d’articles du type ‘Questions&Réponses’ avec quelques-unes des ces compagnies québécoises. Apprenons à mieux connaître nos produits d’ici.
Après des entrevues avec Technical skateboards puis avec Natifs skateboards, voilà que je me retrouve assise à la microbrasserie de quartier La Succursale en compagnie de Vincent Proulx, de Gnarly Skateboards.
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Verre d’eau pour moi et bière blanche à la main pour lui, ma première question pour Vincent traite de l’historique de la compagnie: à savoir comment elle est née et les motivations derrière le fait d’entrer dans la business du skate. Le projet Gnarly skateboards a été monté à l’été 2012. Deux ans plus tard, les fondateurs Vincent Proulx et Florian Schneider (24 et 28 ans respectivement) travaillent encore d’arrache-pied à livrer un produit « satanique » de qualité. Vincent, c’est le genre de gars qui a toujours voulu partir sa propre petite business et qui est fier de fabriquer quelque chose de ses mains. Le finissant en ébénisterie artisanale rencontre par la suite Florian, artiste dans le même programme d’études, ayant lui aussi envie de partir en affaires. Il n’en faut pas bien plus pour que les produits Gnarly Skateboards voient le jour.
Une compagnie écoresponsable et 100% québécoise
À l’ère de la surconsommation, Gnarly Skateboards désire se démarquer de ses compétiteurs, tout en offrant un produit qui répondra aux attentes des clients. Shapés à la toupie et gravés au laser, les boards des deux artistes sont faits d’érable canadien pressé, et le tout est fait dans l’esprit le plus écoresponsable possible. Pour les deux fondateurs, l’aspect naturel du bois est très important et donc ils veulent en laisser un maximum. Pour ce qui est des teintures, Gnarly utilise une technique vieille comme la terre, c’est-à-dire du sang d’animal que les gars récupèrent chez le boucher.
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Parce que tous les boards sont uniques et non pas fabriqués en chaîne, on parle d’une production très limitée, au point où les acheteurs sont presque toujours des amis ou des connaissances. Pour le moment, Gnarly Skateboards reste donc très local.
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Cela étant dit, pour les désireux de voir les produits Gnarly dans les skateshops, soyez heureux: le Axis à Laval tient une quantité limitée de boards et ils sont vendus à 120,00$ la pièce. Le problème que rencontre Vincent et Florian, c’est le temps. À fabriquer de A à Z, une board prendrait une semaine. Ce n’est pourtant pas la demande qui manque; d’ailleurs, la boutique Rollin et le Axis St-Sauveur en veulent, mais à deux dans leur petite shop de Rosemont-La-Petite-Patrie, il est extrêmement difficile de produire des tonnes de planches pour pouvoir les vendre en magasin. Malgré tout ça, les gars de Gnarly ne se sentent pas en compétition face aux compagnies connues du type Element ou Creature par exemple, parce que toutes leurs boards sont uniques et faites à la main. C’est un autre monde comparativement à être en affaires avec une compagnie comme Control. Selon eux, le fait qu’ils se concentrent uniquement sur la production de cruisers les distinguent également des autres.
Ce à quoi on peut s’attendre en 2014
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Cette année, Vincent parle d’acheter la machine pour la gravure au laser (si possible!), créer de nouveaux moules pour de différentes shapes, créer de nouveaux artworks, réaliser un vidéo du processus de fabrication, garder les capsules de magnésium sur le tail de la board et en plus ajouter une lampe à la place du design de l’oeil pour amener un côté edgy aux planches. Faire des tentatives d’impression en sérigraphie est aussi une avenue qui l’intéresse.
Artwork, promotion et plus… on jase là!
Derrière le artwork des boards Gnarly, on retrouve les idées du talentueux Florian qui à la base est aussi un gars de street art. Vincent n’a pas exclu la possibilité de collaborer avec des artistes locaux du festival MURAL par exemple, mais le laser coûte déjà cher alors payer un artiste en plus de tous les frais associés ferait grimper le prix des planches. À suivre…
Puisque le site web est toujours en construction et que les gars préfèrent investir tout leur temps et argent dans la fabrication des boards, leur meilleure promotion reste le bouche-à-oreille, leur détaillant Axis et les vidéos qu’ils mettent en ligne.
Enfin, l’avenue du développement d’une ligne de vêtements en est une rejetée en bloc à profit du travail avec le bois. S’il devait y avoir un side, on parlerait d’accessoires comme les portes-clés qu’ils font déjà et qui sont d’ailleurs rendus 2.0 avec leur décapsuleur intégré.
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Pour ce qui est d’une création d’un team, c’est définitivement quelque chose qui intéresse la compagnie. Le truc, c’est une question de budget encore une fois… avoir une team implique avoir des boards pour ses riders et investir du temps et de l’argent, deux choses qui ne sont pas toujours évidentes à avoir.
On vous laisse sur une entrevue qu’a fait CIBL 101,5 FM avec Gnarly Skateboards dans le cadre de l’émission du 4 à 6.
Malheureusement, Gnarly Skateboards n’a pas d’événements précis prévus à l’horaire pour l’été, mais il est certain que vous finirez par les croiser à un moment ou à un autre. Shoutout aux boys et longue vie au beau projet!
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Pour toute commande de boards, communiquer avec Gnarly Skateboards sur Facebook.
Royep
Rédacteur en chef
Rédacteur en chef