All aboard, un 45 minutes avec: Natifs skateboards
Natifs skateboards, c’est tout récent. Quand est-ce que l’aventure a commencée? Comment t’es venue l’idée de créer un brand de skate?
Natifs, ça va faire un an le 4 mai. L’envie de créer la compagnie est vraiment partie du skatepark Père-Marquette; à force de voir le monde skater là-bas, de voir qu’il y avait un bon niveau et de voir qu’on était quand même bien soudés.
Moi je skate à Marquette depuis que j’ai 11 ans. Avant, je skatais dans la cour d’école; j’apprenais mes kickflips, j’apprenais mes pop shuvits. À un moment donné, le park s’est construit pis c’est là que tout a commencé. C’est là que j’ai commencé à skater avec mes amis et qu’on a commencé à faire des vidéos. Pis là t’sais, on pensait à faire notre propre marque. On en avait une petite… ‘Krew’ dans le temps… mais après ça on a bien remarqué que ça existait déjà (rires). À un moment donné, j’ai juste oublié le projet et je suis allé faire mes études en graphisme au Collège Salette. J’ai toujours eu un intérêt à travailler pour des compagnies de skate. Je voulais faire du design de skateboards, faire de l’affichage publicitaire aussi. Fecque là j’ai travaillé deux ans à la pige. J’ai appris à plus travailler pour moi, à faire mes propres factures, à développer ma propre business. Je me suis dit pourquoi pas lancer ma petite compagnie à moi, ma petite marque locale, de quoi qui pourrait grossir. J’ai décidé de bâtir Natifs, mais c’est pas parti tout de suite. J’ai commencé à développer le logo, à développer le concept derrière tout ça, mais ça a pris le temps de mûrir pendant peut-être un an, pis là après un an, je me suis trouvé un investisseur. Je me suis enregistré et incorporé. Quand tu vas voir les skateshops après, c’est sur qu’ils vont s’informer sur toi pis si ils voient que t’es enregistré, déjà ils savent que t’es plus sérieux dans ton approche.
C’est moi qui l’a parti, mais c’est avec toute la gang de Marquette en même temps. J’ai vraiment eu des amis qui étaient là pour m’aider, comme Thomas qui s’occupe de la comm’. J’ai Anthony aussi qui va plus s’occuper du côté marketing.
[Julien Galarneau]
Vois-tu comme un avantage le fait d’être jeune et d’avoir parti un tel projet?
[Julien Galarneau]
Je suis content de commencé ça jeune, parce que c’est de l’expérience pis je me dis pourquoi pas commencer ça maintenant au lieu de me dire dans 10 ans. Ça sert à rien d’attendre. La compagnie est entièrement financée par moi. J’ai quelques investisseurs, mais c’est vraiment aléatoire. Avec le salaire que je fais, c’est sûr que c’est pas évident, mais avec les planches que je fais je réussis à rentrer dans mon argent. Pour l’instant, c’est vraiment juste pour le fun, je fais vraiment pas ça pour l’argent. On se le cachera pas, le skate c’est pas quelque chose de facile. Je mets beaucoup de mon temps que pour ça pis je le fais pas pour l’argent. Quand tu fais quelque chose pour la passion, c’est là que ça fonctionne.
[Thomas Villanova]
[Julien Galarneau]
[Julien Galarneau]
Après un an, je vois que ça fonctionne super bien. Après les 3 événements qu’on a fait, tout le monde était vraiment stocked. À chaque fois, les organisateurs nous ont dit: « on refera ça l’année prochaine ».
[Thomas Villanova]
Cet hiver, on était rendus au stade où il y a avait des boys qui avaient les boards de Julien et qu’on ne connaissaient pas, tu vois. C’est cool, ça veut dire que ça marche un peu au moins.
Quels sont vos principaux détaillants?
Rollin. Dans le fond, je suis allé voir Jean-François pis je lui ai parlé. Au départ, il était comme « ah une autre marque… » mais t’sais, voyant qu’on était quand même sérieux dans notre approche et qu’on voulait pas juste faire ça que pour le fun… Je lui ai donné 10 planches au début, pour la première batch, pis toutes les planches se sont vendues. Fecque là je suis allé en porter une autre [batch] pis là, justement la semaine passée, j’y suis retourné pis toutes les planches se sont vendues. Lui il est stocked et vraiment down avec le projet.
Pour l’instant j’ai juste Rollin, mais je travaille au warehouse de Empire, fecque c’est le siège social. Je rencontre souvent les grands boss: Fred, Pat pis Grisé. Justement, j’ai réussi à parler à Fred qui est l’acheteur des boards. Il m’a demandé de lui envoyer un lookbook pis je sais pas trop ce que ça va donner, mais c’est sûr que travaillant là-bas je vais pousser vraiment plus. En même temps, c’est pas mon but ultime. Si je peux continuer à vendre mes planches chez Rollin pis vendre mes planches par-ci par-là, je vais le prendre aussi.
[Julien Galarneau]
[Julien Galarneau]
[Julien Galarneau]
[Julien Galarneau]
J’ai pensé à des collaborations surtout pour de l’apparel éventuellement. J’ai spotté quelques photographes qui font vraiment des belles photos. J’essayerais de développer des concepts qui font plus « rural ». Sinon, j’avais rencontré aussi des dessinateurs, mais ça s’est jamais vraiment développé parce que tu finis par payer le dessin en tant que tel, les droits d’auteur… pis ben en ce moment, je pense que je vais essayer d’utiliser ce que moi je suis capable de faire en dessin pis voir ce que ça peut donner. Éventuellement, je travaillerai avec des artistes qui vivent au Québec pis qui sont vraiment passionnés par ce qu’ils font et qu’ils veulent travailler pour le skate aussi. Ce que je recherche c’est des dessinateurs skateurs qui savent un peu l’histoire du skate.
[Julien Galarneau]
Je risque de refaire les 3 événements de l’an passé. Il va y avoir un barbecue, une compétition de skate, des best tricks… bref le genre d’événements qu’on fait pour la passion du skate. On veut donner envie aux jeunes de persévérer et de devenir meilleurs.
[Thomas Villanova]
On va faire des petits jams. C’est ça qui est intéressant aussi, tu vois, parce que grâce à ce petit Marquette crew, déjà on peut amener du matos et distribuer quelques trucs comme des casquettes, etc.
[Julien Galarneau]
Est-ce qu’on peut s’attendre à voir un film de skate Natifs bientôt?
Rédacteur en chef